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Episode 18: 5 biais cognitifs qui favorisent la blessure

Bonjour et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast « ta blessure ta chance » !
Un épisode court dans lequel je porte ma casquette des Neurosciences. Je dis souvent que le Yoga, c’est le lien entre ma passion pour le corps humain ce qui m’a conduit à enseigner la biologie et le mental ce qui m’a guidé à faire de la recherche en neurosciences. Ici on se place du côté des neurosciences mais toujours en rapport avec la blessure sportive et surtout sa gestion et encore mieux sa prévention.
Dans cet épisode, je te parle de biais cognitifs, des pensées erronées dont nous sommes pour beaucoup victimes et qui nous conduisent à faire des mauvais choix.
Tu vas me dire, OK, mais quel intérêt de la savoir ?
Tout simplement, en prenant conscience de ces biais, on peut les corriger. Et en les corrigeant, on peut adopter un comportement plus approprié dans le cas qui nous concerne, éviter de tomber dans le piège des douleurs chroniques .
Je vous en donne 5 + un bonus ici, mais j’en ai d’autres dans mon escarcelle !

Si l’épisode te plait, n’hésite pas à le partager et à me dire si tu t’es reconnu dans un des biais dont je te parle ! Et à me dire également si tu veux une suite à cet épisode avec d’autres biais cognitifs qui peuvent impacter ta vie sportive.

Allez c’est parti pour dénicher les pièges cachés dans notre cerveau.

1- Le Biais de surconfiance ou confiance excessive
Le biais de surconfiance, c’est le biais qui nous fait sentir comme des super-héros sur le terrain ! Vous savez, lorsque vous vous dites : "Bien sûr que je peux courir 30km dimanche après avoir aidé la cousine Berthe à déménager samedi et avoir été faire la fête samedi soir!". Résultat : Le retour du syndrome de l’essuie-glace.
Ce biais se manifeste lorsque les sportifs surestiment leurs capacités physiques et techniques, ce qui peut les pousser à se mettre dans des situations dangereuses ou à négliger les signaux de douleur et de fatigue de leur corps. Ils se croient invincibles et pensent pouvoir pousser toujours plus loin, mais finissent par se blesser.
Ce biais nous joue des tours en nous faisant surestimer nos capacités, pas forcément générale mais nos capacités du jour par exemple. C’est bien de se sentir fort mais attention à rester lucide.
C’est un biais très courant qui a des avantages puisqu’il peut nous pousser à tenter des choses et les réussir mais il peut aussi conduire à des situations compliquées : il a été par exemple impliqué dans des krachs boursiers, dans des combats judiciaires interminables ou même dans des guerres.
Donc l’idée n’est pas de se dire « Je suis moins bon que ce je crois » mais de se dire, dans ce cas concret, ici et maintenant, qu’est-ce que je risque si je suis victime de ce biais.

2- Le Biais de l'optimisme ou optimisme irréaliste ou optimisme comparatif
C’est le cousin relou du biais de surconfiance ! C'est celui qui vous fait croire que rien de mal ne peut vous arriver. Vous vous dites : "Je vais tenter ce 360 en snowboard, et tout ira bien !" Peut-être mais es-tu sûr que cette vision est réaliste ?
Ce biais se traduit par une tendance à sous-estimer les risques et à surestimer les chances de succès. Il nous amène à croire que nous sommes moins susceptibles que les autres de subir un évènement négatif. Les sportifs atteints de ce biais peuvent ignorer les avertissements et les précautions nécessaires, pensant que les blessures n'arrivent qu'aux autres.
Là encore, je ne dis pas qu’il faut ne prendre aucun risque mais se souvenir qu’il est important de peser les risques de manière aussi objective que possible.
C’est quelque chose à laquelle je fais attention, par exemple si j’ai un projet de longue distance qui va me pousser à m’entrainer de manière assez intense. Est-ce que c’est le bon moment pour moi ou est-ce que je décale parce qu’objectivement, je prends des risques en me lançant un défi à un moment inadéquat.
Par exemple, en ce moment, j’aimerais faire un trail de 30km puis 40 puis 50 mais je me sens encore un peu submergée par tout un tas de choses à faire après mon déménagement à Toulon et donc je garde cet objectif en tête mais pas dans l’immédiat, j’attends un moment plus favorable car je sais que le stress a un fort impact sur mon corps donc j’attends d’être un peu sorti de ma période de travaux à la maison, d’installation de mon activité pro dans une nouvelle ville, de l’élaboration de nouveaux projets,…

Donc ces deux premiers biais nous incitent à faire preuve de lucidité. Ça ne signifie pas se sous-estimer mais mettre toutes les chances de notre côté de pratiquer de manière judicieuse au moment opportun.

3- Le biais de négativité
Eh oui, c’est le biais inverse ! On peut d’ailleurs, suivant les circonstances, être victimes des 2 mais probablement, vous vous reconnaitrez plus dans l’un ou dans l’autre.
Alors c’est quoi le biais de négativité ? C’est le biais qui se manifeste lorsque les sportifs se concentrent excessivement sur les aspects négatifs de leur performance ou de leur condition physique. Ils peuvent être obsédés par la peur de se blesser ou de mal faire, ce qui crée une tension mentale et physique supplémentaire. Cette focalisation sur les pensées négatives peut les rendre plus vulnérables aux blessures.
Notamment via l’effet Nocebo ou encore la perception de la douleur accentuée par le stress. Je vous rappelle que l’effet Nocebo, c’est l’inverse du placebo : je suis persuadé d’avoir un souci et je d éclanche ce souci.
Et en plus, ce biais nous amène à nous concentrer tellement sur les pensées négatives qu’on en oublie de profiter de l’ activité sportive qui finit par nous peser comme une enclume aux pieds pendant un marathon!
Pas forcément évident de la combattre mais souvent le simple fait d’en avoir conscience peut soulager et pousser à mettre en place des outils dont je vous ai déjà parlé comme le cahier de gratitude ou tout simplement la méditation.

4- Le biais d’ancrage
Ce biais se produit lorsque les sportifs s'appuient trop sur des informations ou des expériences passées pour évaluer une situation présente. C’est utile bien sûr parce que notre passé est un socle d’apprentissage mais attention. Ce biais nous pousse à ignorer les signaux de douleur ou de fatigue actuelle en se basant sur le fait qu’on a déjà réussi à surmonter des douleurs similaires par le passé. Cela peut amener à négliger les signaux douloureux et à aggraver la condition. Se baser uniquement sur une situation qui a déjà eu lieu peut être piégeux.
Bien sûr que, au fur et à mesure du temps, on apprend à connaitre son corps ! Et c’est un apprentissage plus que précieux. Mais il ne doit pas nous pousser à renoncer à une certaine vigilance quant à l’écoute du corps.
Vous vous dites : "J'ai déjà géré cette douleur, donc je peux le refaire sans problème !" Mais attention, chaque situation est unique et nécessite une évaluation attentive.
La règle d’or c’est de tenir compte de toute douleur aigue, localisée en particulier d’un seul côté du corps, qui revient régulièrement et s’aggrave avec l’entrainement. Si tu sais ce que c’est, que tu as déjà consulté le médecin et que tu connais les bons gestes à adopter, parfait. Mais si tu n’as jamais eu d’avis médical, c’est le moment de filer chez le médecin du sport !

5- Biais de conformité sociale
C’est ce biais qui nous pousse à suivre le groupe sans poser de questions. Sans parler de mouton et de troupeau parce que, dans la pratique sportive, le groupe est une réelle force, il faut être conscient que les autres peuvent vous faire dévier vers une pratique mal équilibrée. Vous voyez les autres se pousser à leurs limites et vous vous dites : "Eh bien, je devrais en faire autant !"
A cause de ce biais, on se sent obligé de s'entraîner ou de participer à des activités sportives au-delà des limites, simplement pour se conformer aux attentes du groupe ou du regard des autres. Cette pression peut entraîner une non-écoute de nos propres besoins et bingo, une augmentation des blessures dues à une pression sociale.
Rappelez-vous que chaque corps est différent et a ses propres limites. Ne vous laissez pas entraîner par le groupe sans réfléchir !

Je termine par un biais bonus, parce que je pense qu’il est réellement hyper présent chez la plupart des sportifs :
Le Biais de la planification optimiste
Encore un petit plaisantin qui nous amène à une mauvaise estimation du temps de récupération. Vous vous dites : "Je serai de retour sur le terrain en deux jours, top chrono !" Mais attention, le temps de récupération ou de guérison, suivant qu’on est blessé ou pas, ne se soucie pas de nos emplois du temps. Attention à l'auto-sabotage en reprenant trop tôt, après une blessure ou après un événement sportif intense.
Ce biais se traduit par une tendance à sous-estimer le temps nécessaire pour se remettre d'une blessure ou pour récupérer complètement après un effort intense. Les sportifs peuvent avoir des attentes irréalistes quant à leur temps de guérison ou de récupération, ce qui peut les pousser à reprendre trop tôt leurs activités sportives, augmentant ainsi le risque de rechute ou de blessure supplémentaire.
Si cette histoire de récupération insuffisante vous parle, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’œil à mon programme, le Kit de récupération pour sportif ! je vous prends par la main pour vous permettre d’intégrer une récupération optimale à vos entrainements ;


C’est fini pour aujourd’hui mais voici un petit résumé des biais cognitifs dont nous avons parlé et dont vous avez à présent conscience afin de pouvoir déjouer leur piège :
1- Le Biais de surconfiance ou confiance excessive : Une surestimation des capacités, en particulier celles du jour qui nous pousse à la faute.
2- Le Biais de l'optimisme irréaliste : son cousin qui ne prend pas sa source dans une confiance excessive mais dans la croyance que tout va bien se passer. L’idée d’optimisme n’est pas mauvaise en soi mais il faut se demander si le jeu en vaut la chandelle.
3- Le biais de négativité : c’est l’inverse, on voit tout en noir et tout devient noir !
4- Le biais d’ancrage : ignorer des signaux car on les a déjà connus auparavant. Parfois, c’est sage de se référer au passé mais attention, chaque situation est différente et un signal doit toujours être pris en compte.
5- Biais de conformité sociale : il nous pousse à faire comme les autres sans tenir compte de nos particularités ;
6- Le Biais de la planification optimiste : croire que ça va passer en un claquement de doigt ! Non… au lieu de croire, il vaut mieux agir pour accélérer la récupération !

Merci pour votre écoute et je vous souhaite une belle journée ou une belle soirée. Prenez soin de vous !

A très bientôt pour un nouvel épisode

Ciao Ciao
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